INFORMATIONS
Titre : Banana Fish
Genre : Thriller, gangs
Mangaka : Akimi Yoshida
Editeur : Panini
Nombre de tomes : 19, terminé
Rating : ambigu
RESUME
En 1973, au Viêtnam, un soldat américain perd la tête et tire sur ses camarades, avant d'être lui-même abattu par son meilleur ami. Dès lors, il ne parle plus, si ce n'est pour laisser échapper parfois ces deux seuls mots, “Banana Fish”. Douze ans plus tard, à New York, la police enquête sur une série de suicides pour le moins douteux. Un jour, un homme est abattu froidement dans la rue et, avant de mourir, remet à un jeune chef de gang nommé Ash Lynx une mystérieuse substance. Quel lien y a-t-il entre ces morts suspectes ? Aveuglé par le ressentiment envers son maître et bourreau, Dino Golzine, Ash se rebelle et tente de découvrir la vérité... Eiji, un jeune Japonais, se retrouve par hasard impliqué dans les événements ; entre lui et Ash naît une amitié indéfectible.
VOTRE AVIS
Banana Fish. Derrière le titre bizarre, les pages de jaunes de la VF et le graphisme assez moyen surtout au début, se cache l'un des plus grands manga que je connaisse. Non en fait, vraiment le plus grand : Banana Fish a réussi l'exploit de virer Angel Sanctuary de ma première place, après six ans de dictature sans pitié.
Banana Fish est un manga très différent des shôjo habituels. La violence, le sexe (pas montré), la mort, les insultes et autres langages peu châtiés font partie de son quotidien. Presque immédiatement, l'intrigue s'emballe dans une fuite longue et parsemée de danger, dotée d'un suspens digne d'un Monster. Les éléments de l'intrigue se dévoilent l'un après l'autre, parfaitement agencés ; les coups du sort se superposent à une volonté d'une force exemplaire, capable de réaliser des miracles.
L'une des plus grandes forces de Banana Fish tient également au charisme incroyable de ses protagonistes, qu'il s'agisse d'Ash, l'homme parfait, beau comme un diable et au moins autant vicieux, qui traîne derrière lui le pire des passés ; de Max Lobo, le meilleur ami de Griffin, journaliste drôle et maladroit mais doué d'un courage et d'une loyauté sans faille ; ou de Sing Soo-Ling, la demi-portion qui à quatorze ans s'impose comme chef du gang chinois. Les ennemis, Dino Golzine ou encore Lee Yut-Lung, méritent également une mention de par leurs personnalités incroyablement travaillées ; et on en oublie, mais on ne peut malheureusement pas tous les citer. Les femmes sont quant à elles assez peu présentes, mais quand elles sont là, elles en imposent (on pense à Nadia Wong et plus encore à Jessica Randy).
Outre son ambiance sombre, son intrigue au suspens haletant et ses personnages charismatiques, Banana Fish possède une autre corde à son arc, qui à elle seule justifie tout mon amour pour ce manga, vous avez deviné je parle de la relation entre Ash et Eiji. Une relation construite sur les difficultés et en plein danger, entre deux êtres que tout oppose, qu'il s'agisse de leurs personnalités, de leur mentalité, de leur ethnie, de leur langue, ou du milieu dans lequel ils ont grandi. Ash et Eiji n'ont en commun que le respect qu'ils ont l'un pour l'autre, et leur désir de se protéger mutuellement ; et parce qu'ils se basent sur ce seul respect réciproque, leurs sentiments en deviennent d'autant plus intenses et beaux, sublimés par la violence du milieu où ils évoluent.
Banana Fish, un shôjo que beaucoup prennent pour un seinen ; et probablement l'un des seuls à être possédé par une majorité d'hommes. Dénué de sentiments à l'eau de rose, à la fois musclé et redoutablement émouvant, il a résolument tous les atouts pour plaire aux deux publics.